Proposez une réflexion sur les personnages de Don Carlos et Don Ruy Gomez

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Hernani, V. Hugo
Correction du questionnaire d’approche de l’œuvre.

5 Structure de l’œuvre et intrigue

(NB : les questions 1 à 4 ont déjà fait l’objet d’une correction)

5°) Hernani poursuit l’objectif de venger son père, tué par le père de Don Carlos. Apprendre qu’il convoite lui aussi Dona Sol va décupler ce désir. Mais comme tous les personnages tragiques, Hernani est vite aveuglé. Il révèle son identité, pour se faire connaître de Don Carlos. Et c’est ironiquement par cette révélation de son rang qu’il peut prétendre à épouser Dona Sol.

Aveuglé par l’amour qu’il éprouve, Hernani ne voit plus que son bonheur personnel, et oublie sa quête initiale. Il en vient même à féliciter Don Carlos et lui jure fidélité. Par cet acte, il trahit la mémoire de son père, et sa promesse à Don Ruy Gomez et aux conjurés, qui était de tuer le roi. C’est ce qui précipite sa perte.

6°) Etre dans le tombeau de Charlemagne pousse Don Carlos à la confidence. Le long monologue révèle les aspirations profondes du personnage, son ambition, ses inquiétudes.

Une fois sacré, il parvient à se hisser au niveau de Charlemagne, qu’il admire. Se posent alors les questions de son attitude et de l’envie d’être digne de sa fonction.

Le plus grand changement dans l’attitude et l’état d’esprit de Don Carlos intervient au moment où il accorde de la main de Dona Sol à Hernani/ Jean d’Aragon. En cédant sur ce point, il anéantit les velléités de vengeance de ce dernier et la menace de mort qui pesait sur lui. Ainsi, il sauve sa vie et agit de manière clémente, comme l’aurait sûrement fait Charlemagne.

Nous pouvons nous interroger : s’agit-il d’un acte spontané de celui qui a eu une révélation quasi divine en étant sacré, ou d’un acte calculé pour rester en vie ?

7°) Premier enjeu : faire de la pièce une pièce historique. Après la censure de Marion Delorme, Hugo préfère placer les actions de ses pièces ailleurs (en Espagne aussi pour Ruy Blas, plus tard). Enjeu également politique, qui permet de mettre au jour les conspirations des grandes familles qui peuvent accéder au trône d’empereur.

Deuxième enjeu : démarquer la pièce des contraintes classiques et de la règle des unités, notamment celle de lieu. Grande force et revendication du drame romantique.

NB : les questions qui portent sur « Genre et registres » trouvent leur réponse dans l’étude de la scène 1 de l’acte I.

Qui dit quoi ? (Je vous laisse le soin de compléter le tableau, ce qui devrait vous donner l’occasion de parcourir à nouveau la pièce au programme.)

1°) Les trois personnages éprouvent un amour fou pour elle, de la jalousie aussi ; autant de sentiments extrêmes qui vont pousser à des situations extrêmes.

2°) Don Ruy Gomez évoque la religion, par l’intermédiaire de Dieu ou de Satan. C’est le plus âgé donc le plus à même de respecter les traditions et les règles religieuses (Cf : l’hospitalité pour son ennemi).

3°) Don Carlos est un personnage ambitieux, orgueilleux et aux réactions extrêmes. Il peut être comique (Cf : dans I, 1, ses répliques à Dona Josefa) ou grave.

4°) Hernani éprouve toujours des sentiments exaltés, tant dans son amour pour Dona Sol que dans son désir de vengeance. C’est un personnage jeune, animé, et cela se ressent dans ses prises de parole : nombreuses exclamations, répétitions, exagérations.

5°) Démonstration par les nombreux enjambements, des questions-réponses dans le même vers, des répliques parfois triviales (dans la scène 1 de l’acte I, balai comme monture), ou des images poétiques plus simples (collier pour les bras d’une femme).